Conseil pour la Paix et la Sécurité
De l'Union Africaine
RAPPORT SUR LES ACTIVITÉS DU MOIS D'OCTOBRE 2013
DE LA PRÉSIDENCE DJIBOUTIENNE DU CPSUA
SEM MOHAMED IDRISS FARAH
AMBASSADEUR EXTRAORDINAIRE ET PLÉNIPOTENTIAIRE
DE LA RÉPUBLIQUE DE DJIBOUTI A ADDIS-ABABA
REPRÉSENTANT PERMANENT AUPRÈS DE LA COMMISSION DE L'UNION AFRICAINE ET DELA COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE
PRÉSIDENT DU MOIS DU CONSEIL POUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ
DE L'UNION AFRICAINE
Sous la présidence de la république de Djibouti, courant le mois d'octobre 2013, le CPSUA a tenu six réunions et un (1) déplacement du Conseil le 25 octobre 2013, à Mogadiscio, pour examiner diverses situations de conflit et questions connexes. Parmi ces réunions, il y a eu des séances d'information sur diverses situations et questions. Conformément à la pratique du CPSUA et aux dispositions du Protocole relatif à la création du CPSUA, les pays et autres parties prenantes concernés par une question donnée ont été invités à certaines de ces réunions et séances d'information. Le CPSUA a également tenu des consultations informelles pour délibérer sur des questions relevant de son mandat.
Le Conseil pour la Paix et la Sécurité s'est réuni en sa première séance du mois le 4 octobre 2013.
Cette rencontre a été l'occasion d'examiner puis d'adopter le programme de travail du mois sur proposition de la présidence Djiboutienne.
Le CPSUA a également profité de cette réunion pour préparer la réunion annuelle conjointe consultative entre le CPSUA et le Conseil de sécurité des Nations Unies, CSUN.
CPSUA et CSNU
En effet,le mardi 8 octobre 2013,le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS de l'UA) et les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont tenu leur 7ème réunion consultative annuelle conjointe au siège de l'UA, à Addis-Abéba,
Le CPSUA et les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont passé en revue les questions d'intérêt commun, en particulier les situations de crise et de conflit, et examiné les voies et moyens permettant de renforcer le partenariat entre les deux organes.
Les questions débattues entre les deux instances ont portées sur la situation dans la région des Grands Lacs et particulièrement la partie orientale de la RDC qui fait face à une crise politique, militaire et humanitaire, la Corne d'Afrique en ce qui concerne la relation entre le Soudan et le Soudan du Sud et
également l'évolution de la situation politique en Somalie et la menace représentée par Al Shabab.
Il a été également discuté dans le même ordre du jour de la situation en République Centrafricaine et la nécessité prioritaire de restaurer la sécurité dans ce pays, la situation de la région du Sahel qui est confrontée à des nombreux défis malgré les évolutions encourageantes et positives constatées au Mali.
Enfin, les deux instances se sont penchées sur la nécessité d’accroître davantage le partenariat entre le CPSUA et CSNU pour renforcer l'action commune apportée en faveur de la paix, la sécurité et la stabilité des différentes régions du continent en proie à l'instabilité et de l'Afrique en général.
Cette réunion a permis au CPSUA et aux membres du Conseil de sécurité d'avoir des échanges de vues et débat serein et fructueux et ont convenu de tenir leur 8ème réunion consultative conjointe à New York, en juin 2014.
Il est à noter que le CPSUA dont la République de Djibouti assure la présidence a été présidé exceptionnellement par la Guinée Équatoriale en raison de l'absence de l'Ambassadeur SE Mohamed Idriss qui n'a pas pu assister à cette réunion pour des raisons indépendantes de sa volonté
REVUE CONJOINTE UNION AFRICAINE-NATIONS UNIES
DE L'AMISOM DE L'UNION AFRICAINE EN SOMALIE
Le jeudi 10 octobre 2013, lors de sa 399ème réunion, le CPSUA a reçu le rapport de la Présidente de la commission sur la revue conjointe union africaine-nations unies de la mission de l'union africaine en somalie et la définition d'indicateurs. Apres avoir ré affirmé le contexte, conduite et objectifs de la mission conjointe, le Conseil a approuvé les propositions de la mission conjointe UA-Nations unies à savoir :
L'AMISOM ne devrait pas, à ce stade, être transformée en une mission des Nations unies. La situation sécuritaire actuelle dans la partie centre-sud de la Somalie n'est pas propice à une opération de maintien de la paix des Nations unies en Somalie. D'où la nécessité de continuer à fournir un soutien à l'AMISOM.
Au regard de l'urgence que revêt la reprise de la campagne militaire contre Al Shabaab, il est impératif que des capacités supplémentaires, en effectifs militaires, multiplicateurs de force et unités de police constituées (UPC), soient déployées. Ces capacités supplémentaires doivent toutefois être clairement associées à des objectifs spécifiques et à un échéancier clairement défini. À cet égard, il est attendu de l'AMISOM qu'elle mène des opérations dans les zones qui permettent actuellement à Al Shabaab d'accéder aux ressources économiques, en vue de se ré-équiper, se réarmer, s'entraîner et lancer des attaques. L'accroissement des effectifs de la force, tel que proposé, est de 6 235 éléments, dont 3 bataillons qui seront déployés pour une période limitée et seront utilisés comme une réserve sous le contrôle du Commandant de la Force de l'AMISOM. Cela portera l'effectif autorisé de l'AMISOM à 23 966 alors que l'effectif actuel est de 17 731.
Le Conseil a également approuvé que le soutien accru à l'AMISOM doit aller de pair avec la fourniture d'un appui supplémentaire non létal aux SNSF, aussi bien à la composante militaire que de police. Le soutien aux SNSF doit être financé par les contributions mises en recouvrement des Nations unies. Il s'agit, ce faisant, de permettre aux SNSF non seulement de tenir les zones libres de toute présence d'Al Shabaab, mais aussi d'élargir leurs opérations et de reconquérir de nouvelles zones, permettant ainsi au FGS d’accroître sa présence dans le pays.
SITUATION AU DARFOUR, MINUAD
Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPSUA) a tenu sa 400ème réunion le 17 octobre 2013, sur la situation au Darfour, au Soudan pour écouter la communication faite par le Représentant spécial conjoint pour l'Opération hybride Union africaine – Nations unies au Darfour (MINUAD) et Médiateur en chef conjoint, Dr Mohamed Ibn Chambas, sur les activités de la MINUAD et ses efforts de médiation.
Le Conseil a pris également note de la déclaration faite par le représentant de la République du Soudan, ainsi que de celles faites par les représentants des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et du Rwanda, en leur qualité de pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies;
A la lumière des déclarations de Dr Chambas, le CPSUA a exprimé sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire au Darfour marquée par une recrudescence des affrontements intertribaux et des attaques comme des assassinats perpétrés contre les soldats de la MINUAD qui s'élèvent à13 morts rien que pour l'année 2013.
Le CPSUA a condamné dans des termes très forts ces attaques et exactions contre le personnel de la MINUAD et a demandé au gouvernement du Soudan d'entreprendre toutes les mesures d'urgence nécessaires afin d'identifier, interpeller et traduire devant la justice les auteurs de ces actes qualifiés de crime de guerre. Le CPSUA a exprimé ses condoléances attristées aux familles endeuillées et aux pays des soldats de la paix disparus.
Le CPSUA tout en réitérant son soutien à la MINUAD, a encouragé Dr Chambas en sa qualité de Médiateur en chef à poursuivre ses efforts pour promouvoir le processus de paix inclusif et la mise en œuvre du Document de Doha pour la paix au Darfour (DDPD) et ce, en étroite consultation avec le Groupe de mise en œuvre de Haut niveau de l'Union Africaine.
Par ailleurs, le CPSUA a décidé de rester activement saisi de la question et d'examiner à nouveau la situation au Darfour dans un délai d'un mois, notamment pour recevoir une mise à jour sur les mesures prises pour identifier et traduire en justice les auteurs d'attaques contre le personnel de la MINUAD, ainsi que sur les efforts visant à amener les groupes armés récalcitrants à se joindre au processus de paix, et ce afin de prendre les décisions qui seraient requises.
ABYEI
Le CPSUA,en sa 401ème réuniontenue le 21 octobre 2013, a procédé à un échange de vues sur la situation dans le territoire d'Abyei.
Dans le Communique de presse établit à cet effet, le CPSUA a décidé de se rendre du 26 et dimanche 27 octobre 2013 à Abyei, au Soudan.
La délégation des Représentants des Etats membres du Conseil devait rencontrer les représentants des communautés protagonistes (les Dinka et les Misseria) et le Chef de mission de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA).
La visite du CPSUA à Abyei faisait suite au Communiqué PSC/MIN/COMM.1 (CCCLXXXVII) Rev.1 adopté lors de sa 387ème réunion tenue le 29 juillet 2013 et permettra au conseil d'exprimer son soutien à la FISNUA et sa solidarité à la population éprouvée par les affrontements.
Cette visite donnait également l'occasion au CPSUA d'encourager la mise en œuvre du Protocole d'Abyei de l'Accord de paix global mais également appuyer la déclaration conjointe sur Abyei issue de la rencontre du 22 octobre 2013 entre les Présidents Al Bashir et Salva Kiir à Juba auSoudan du Sud.
VISITE HISTORIQUE A MOGADISCIO, EN SOMALIE
Le vendredi 25 octobre 2013, le CPSUA a effectue une visite historique à Mogadiscio, en Somalie.
La délégation des Représentants des Etats membres du Conseil conduite par le Président du CPSUA SEM Mohamed Idriss Farah, a été accueillie par le Ministre de la Défense et son délégué, le Représentant spécial de la Présidente de l'Union Africaine en Somalie Ambassadeur Annadif et le Commandant de l'AMISOM. La délégation a été ensuite reçue en audience par le Président de la République Fédéral de la Somalie, S.E.M Hassan Sheikh Mohamoud à la Villa Somalia.
Lors de la réunion, ils ont discuté des progrès que la Somalie a réalisés à se remettre de décennies d'anarchie. Le président du CPSUA, Ambassadeur Mohamed Farah a exprimé le plein soutien de l'UA aux efforts du gouvernement somalien dans la poursuite de la paix et de la réconciliation et a remercié l'AMISOM pour les sacrifices consentis pour mener à bien cette mission de rétablissement de la paix en Somalie.
De son côté, le président Mohamoud a également exprimé la gratitude de son gouvernement pour le soutien que le pays avait reçu de l'UA, en affirmant que le problème somalien est un problème africain qui doit être traité par les Africains.
Il a également salué l'approbation récente des recommandations de la mission d'évaluation conjointe UA-ONU, dont le plus important était d'apporter un soutien accru aux forces nationales de sécurité somaliennes et un renforcement de l'AMISOM pour contribuer à la lutte contre l'extrémisme en Somalie.
Le CPSUA a rencontré en début d'après midi, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Somalie, le Représentant de l'Union Européenne et les ambassadeurs africains accrédités à Mogadishio.
REPORT VISITE ABYEI
Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine (CPSUA) a tenu le samedi 26 octobre 2013 sa 403ème réunion portant exclusivement sur la question d'Abyei.
Dans un Communiqué, le Conseil a exprimé sa profonde déception et son regret de n'avoir pu entreprendre sa visite à Abyei comme prévu, les 26 et 27 octobre 2013, en raison de l'insistance mise par le Soudan en vue du report de la visite pour des motifs sécuritaires non fortuits, notant, à cet égard, les divergences d'analyses, entre les Parties, sur la situation qui prévaut à Abyei.
Le Conseil a considéré qu'il s'agissait d'une obstruction à l'accomplissement de ses responsabilités, et rappelle que sa visite à Abyei, initialement prévue du 22 au 23 octobre 2013, avait été reportée par respect au Président Al Bashir du Soudan et au Président SalvaKiir du Soudan du Sud, devant se rencontrer à Juba le 22 octobre 2013, et pour permettre aux dirigeants des Misseriya, qui n'étaient pas à Abyei à ces dates, d'être présents pour la visite.
Le CPSUA s'est félicité de l'entière coopération apportée par le Gouvernement du Soudan du Sud et de la compréhension qu'il a démontrée face aux reports répétés de la visite à Abyei
Le Conseil n'a pas manqué de lancer un avertissement à toutes les parties prenantes à Abyei pour qu'elles s'abstiennent de toute action unilatérale de nature à compliquer la situation et, à cet égard, appelé à la plus grande retenue. Le CPSUA a exigé du Soudan qu'il s'abstienne de faire obstacle au travail du Conseil et apporter sa pleine coopération en appui aux efforts de l'UA visant à gérer et à régler la situation à Abyei. À cet égard, le Conseil rappelle au Soudan ses obligations au terme du Protocole relatif au Conseil de paix et de sécurité, notamment en son article 7 (alinéas 3 et 4).
Le Conseil a décidé de rester saisi activement de la question et a programmé d'entreprendre sa visite a Abyei les 5 et 6 novembre 2013 tout en exprimant ses remerciements et sa profonde appréciation au FISNUA pour son soutien.
LA 4ème RETRAITE DE HAUT NIVEAU DES ENVOYÉS SPÉCIAUX DE L'UA ET DE L'ONU, ABIDJAN
L'Ambassadeur de Djibouti à Addis-Abeba, Représentant Permanent auprès de l'Union Africaine et de la Commission Economique pour l'Afrique SEM Mohamed Idriss Farah a pris part du 29 au 30 octobre 2013 à la 4ème Retraite de haut niveau des envoyés spéciaux de l'UA et de l'ONU, des médiateurs et d'autres hauts responsables à Abidjanen Côte d'ivoire en sa qualité du Président du mois du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine, CPSUA.
Cette retraite d'Abidjan placée sous les auspices du 1er Ministre ivoirien, et du Commissaire Paix et Sécurité de l'Union Africaine, a été l'occasion pour l'Ambassadeur Djiboutien et président du CPSUA de prononcer un important discours portant sur la paix et de la sécurité en vue de tirer les leçons de l'action entreprise et d'identifier les voies et moyens du renforcement des efforts visant à promouvoir durablement la stabilité en Afrique.
Apres avoir remercié les autorités ivoiriennes pour l'accueil reçu, SEM Mohamed Idriss a rendu un hommage au peuple et au gouvernement ivoirien pour les résultats significatifs enregistrés sur la voie de la paix, de la réconciliation et de la reconstruction nationale sur l'égide du Président de la République, Alassane Ouattara.
C'est également en sa qualité de président du CPSUA qu'il a tenu à saluer au nom du Conseil et en son nom personnel, les efforts conjoints de l'Union Africaine et des CERs en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité sur le continent, en étroite coopération avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux, aux premiers rangs desquels les Nations Unies.
C'est bien grâce à cette approche par l'effort collectif et coordonné a t-il dit que des résultats sont obtenus dans la résolution des problèmes de l'Afrique par l'Afrique, notamment en Somalie, avec l'AMISOM où le CPS a fait sa première visite de travail sur le terrain à Mogadiscio, le 25 octobre 2013.
Concernant le Soudan et le Soudan du Sud, l'Ambassadeur Mohamed Idriss s'est félicité de l'excellent travail du panel de haut niveau dirigé par le Président MBEKI pour les progrès notables dans la normalisation des relations entre ces deux pays.
Sur le Mali, Son Excellence Mohamed Idriss a exprimé la satisfaction du CPSUA quant à la restauration de l'autorité de l'Etat dans le nord du pays et de la tenue pacifique et réussie de l'élection présidentielle dans ce pays.
Dans cette même allocution, il a loué la médiation conduite par le panel de haut niveau pour l'Egypte dirigé par le Président Konaré à travers son Excellence Dileita Mohamed Dileita, membre du panel et ancien Premier ministre de la République de Djibouti et les a invité à poursuivre leurs efforts.
Par ailleurs et tout en se réjouissant de l'évolution de la situation à Madagascar avec la tenue du premier tour de l'élection présidentielle qui ouvre la voie à un retour à l'ordre constitutionnelle dans ce pays, le Président du CPSUA s'est dit par contre préoccupé par la situation qui prévaut en Centrafrique et en RDC.
A la fin de son intervention, SEM Mohamed Idriss Farah a réaffirmée la détermination du Conseil de Paix et Sécurité à poursuivre et à intensifier son action en vue d'apporter la contribution attendue en ce qui concerne la recherche des solutions africaines aux problèmes africains, sous la base des avantages comparatifs de l'Afrique dans les règlements des conflits et crises sur le continent.